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Ce n’est pas parce que c’est inconscient, que c’est moins important

Tout au long du projet Making Your Way Up, l’équipe de Sayaspora démontre pourquoi il est nécessaire d’adresser les obstacles systémiques auxquels font face les jeunes femmes afrodescendantes et de la diaspora africaine sur le marché du travail. À travers des articles, des capsules vidéo et des conversations live, des femmes de tous les domaines se sont réunies afin de partager leurs expériences et conseils à tous celles et ceux qui s’attèlent ou désirent s’atteler à la mise en place d’un marché de l’emploi plus inclusif. 

L’objectif étant également de déconstruire les préjugés et les stéréotypes qui peuvent constituer une menace à l’intégration des personnes qui se font marginaliser. Le but n’étant pas de diaboliser les biais que nous avons mais plutôt de travailler à reconnaître leur aspect négatif dans certaines situations.  

En effet, nous avons tou.te.s des biais vis-à-vis de certains groupes de personnes qui façonnent nos expériences (et la leur) et la manière dont nous interagissons. Toutefois, ces biais que nous avons intégrés et que nous exerçons n’ont pas les mêmes conséquences. Par exemple, des biais inconscients sexistes, racistes ou classistes qu’un employeur peut avoir envers son employé.e n’auront pas les mêmes répercussions si c’est l’employé.e qui les a envers son employeur. Les rapports de pouvoir sont clairs et les enjeux ne sont pas les mêmes. 

Dès lors, il est important de savoir désamorcer certaines attaques discriminatoires qui peuvent, dans certains contextes, ne pas être perçues comme telles par les personnes qui les commettent, mais perçues et ressenties de cette façon par celles qui en sont victimes. 

Les micro-agressions sont un bon exemple pour mieux comprendre ce propos. 

Une micro-agression est un geste ou un commentaire véhiculant des stéréotypes ou des préjugés blessants à l’endroit d’une personne appartenant à un groupe marginalisé.  

Très souvent, les personnes qui la commettent et celles qui la subissent, ne se rendent pas compte ou n’arrivent pas aisément à articuler ce qui arrive. 

Disons que vous êtes à une table avec des ami.e.s et que vous passez une bonne soirée. Puis, là, un ou une inconnu.e vous fait un commentaire sur votre poids, votre signe religieux, vos cheveux, etc. 

Cela peut être fait avec le sourire, jeté dans une « blague », bref sur un ton léger qui ne vous empêche néanmoins pas de ressentir un malaise. Vous pouvez aussi vous sentir « coincé.e » dans votre réponse. Vous ne savez pas forcément comment rétorquer parce que vous ne voulez pas sonner « rabat-joie » ou que vous êtes tout simplement trop blessé. e.  Tous ces ensembles d’événements partant de la « petite remarque » et s’étendant au malaise relèvent des micro-agressions qui même si elles s’opèrent dans le cadre interpersonnel, prennent leur racine dans un système opérant systématiquement en se basant sur des logiques qui les façonnent. 

Et ce n’est certainement pas parce que c’est inconscient, que c’est moins important. 

Nos imaginaires collectifs sont bourrés de ces biais automatiques, c’est ça qui est insidieux. 

En reconnaissant que les micro-agressions sont le fruit de biais ancrés dans nos imaginaires collectifs, nous reconnaissons, par extension, que des problèmes systémiques sont à régler afin d’amoindrir voire éradiquer des systèmes de pensée obsolètes et discriminants. 

C’est une raison pour lesquelles, le projet Making your Way Up, et la mission de Sayaspora en général, se veut cruciale dans un contexte où les « pots » se cassent de plus en plus afin d’avancer vers une société plus équitable. 

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Fatima Terhini se décrit comme une “artiviste” principalement préoccupée par les questions féministes, antiracistes et décoloniales.Son diplome en psychosociologie et son expérience dans le milieu communautaire attestent de sa curiosité et son amour insatiables pour les humain.e.s, les être vivant.e.s et bien évidemment les faits sociaux. Elle joint Sayaspora en octobre 2020 en tant que gestionnaire de communauté, mais son amour pour l’écriture et la lecture l’oriente un an plus tard vers le blog, où elle occupe le poste de co-rédactrice en chef.

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